Évangile selon saint Matthieu chapitre 6, versets 33-34

A chaque jour suffit sa peine

33 Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.
34 Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.

Évangile selon saint Matthieu chapitre 6, versets 33-34

De la jouissance des saints

précédente suivante

Jouir. Oh, le vilain mot ! Comment se fait-il que nous soyons si mal éduqués au plaisir de l’instant ? Car c’est cela, « jouir » : profiter de ce qui est là. La jouissance ne s’accorde pas au futur, le temps du souci, ni au passé, celui du regret. La jouissance, c’est le fruit du présent. Un fruit que, malheureusement, peu de personnes prennent le temps de cueillir… Carpe diem (cueille le jour sans te soucier du lendemain) écrivait pourtant déjà le sage Horace, à peine un demi-siècle avant Jésus*.
C’est qu’on taxe trop souvent la jouissance de plaisir facile ou coupable. Elle n’est pourtant pas la distraction qui consiste à zapper sans cesse d’un plaisir à l’autre. La jouissance demeure, elle s’installe. Elle profite. Ce n’est pas non plus la gloutonnerie ou l’intempérance, qui nous poussent à prendre toujours plus que ce dont nous avons besoin.
La jouissance savoure, elle déguste chaque parcelle de ce qui lui est donné. Jouir c’est être dans le présent, et même, pour le dire d’une façon plus claire, jouir c’est être « présent à », présent à ce qui s’offre à moi, présent à l’autre, présent à ce qui arrive. Et cette présence est accueil.
Lorsque cet accueil est total, que je suis ouvert à ce qui vient sans attente, sans préjugé, sans inquiétude donc, alors la jouissance est totale, elle est pure jouissance d’être, sans regret, sans souci. Elle est béatitude. Elle est action de grâce. Cette jouissance-là ne s’inscrit pas dans l’éternité de pacotille que les marchands du Temple nous vendent comme une accumulation infinie de moments qui passent. Elle est au contraire la grâce des saints, inscrite dans l’épaisseur du présent. Instant infiniment consistant où le réel s’offre en abondance, et qu’on appelle « Royaume ».


* Odes, I, 11, 8 « À Leuconoé »

Réagir

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

(Il reste 1500 caractères)

41 commentaires

Carpe diem .... Rabelais le disait aussi et le professait en le proclamant ....
mais cela s'adressait à Gargantua...
Oui ... être en communion avec le temps présent n'est pas facile, surtout dans notre société actuelle !!!
mais on arrive à avoir quelques moments à jouir de moment présent !

Par Cl@udio 4 octobre 2018 à 22 h 00 Répondre à ce commentaire

Monette, Kat, merci pour votre gentillesse, pour votre affection pour votre vieille soeur qui ne va pas bien du tout. Mon coeur fait des siennes, je suis essoufflée, oppressée. Tout me me fatigue. Je vous porte quand même toutes dans ma prière et je n'oublie pas Sélia.

Je vous embrasse

Marie Jeanne

Par Marie Jeanne 3 octobre 2018 à 12 h 12 Répondre à ce commentaire

Merci frère Jocelyn pour votre méditation. Savoir apprécier et jouir de l'instant présent sans se soucier du lendemain. Dieu y pourvoira !
Ces deux derniers versets sont riches d'enseignement ! Quand on vieillit on en pèse toute la portée. "cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu"...
Se laisser saisir par Dieu, lui faire entièrement confiance, comme un enfant; ne pas demander des choses extraordinaires, mais simplement, apprécier, jouir des petits bonheurs...
Ces temps-ci ma santé n'est pas au top, pas envie de sortir, tout juste le courage d'aller à la messe.
Dimanche, un de mes fils a réuni ses enfants, petits-enfants et les deux mamies, comme il aime à le faire. J'appréhendais de me retrouver avec cette jeunesse dans ce brouhaha... Je me demandai si j'allais tenir le coup.
Ma belle-fille nous avait dressé une belle table, éclairée d'un "Côte du Rhône vieilles vignes" et d'un rosé de Provence. Mon fils nous a préparé une délicieuse paella.
Fatiguée, mais heureuse d'avoir partager cet instant chaleureux, malgré les cris et rires de Mattéo et Lola.
Je suis loin de la jouissance des saints ! mais j'ai rendu grâce au Seigneur pour ce petit bonheur avec ceux que j'aime.
"Vis le jour d'aujourd'hui, il t'appartient, demain appartient à Dieu" .

Par Marie Jeanne 2 octobre 2018 à 20 h 10 Répondre à ce commentaire

Merci Marie Jeanne pour ton témoignage, oui c'est important de savoir savourer ces rencontres, pourtant appréhendées, et d'en rendre grâce et d'en vivre, je pense à toi dans ma prière, kat

Par Kat 2 octobre 2018 à 22 h 15

Merci grande sœur, pour ton joli moment en famille, c'est du bonheur!
Demain mon fils et ma petite-fille viennent passer la journée avec moi et je m'en réjouis par avance!

Par monette 2 octobre 2018 à 23 h 59

Merci Monette pour ta fidélité affectueuse à chacune de nous dans ce qu'elle vit, que ce soit joie ou peine, continuons à écouter la Parole de Celui qui nous fait vivre et à nous soutenir mutuellement, en union de prière, kat

Par Kat 3 octobre 2018 à 7 h 23

La Parole qui féconde et renouvelle
Auteur : Madeleine Delbrêl

C'est dans notre vie que, du matin au soir,
coule entre les rives de notre maison,
de nos rues, de nos rencontres,
la Parole où Dieu veut résider.
C'est dans notre esprit qui nous fait nous-mêmes
à travers les actes de de notre travail,
de nos peines, de nos joies, de nos amours,
que la Parole de Dieu veut demeurer.

La phrase du Seigneur
que nous avons arrachée à l'Evangile
dans une messe du matin
ou dans une course de métro,
ou entre deux travaux de ménage,
ou le soir dans notre lit,
elle ne doit plus nous quitter,
pas plus que nous quitte notre vie ou notre esprit.

Elle veut féconder, modifier, renouveler
la poignée de main que nous aurons à donner,
notre effort sur notre tâche,
notre regard sur ceux que nous rencontrons,
notre réaction sur la fatigue,
notre sursaut devant la douleur,
notre épanouissement dans la joie.

Elle veut être chez elle partout
où sommes chez nous.
Elle veut être nous-mêmes partout
où nous sommes nous.

La Parole du Seigneur, elle exige notre respect;
si notre vie a des pauses possibles,
elle veut posséder à la fois
un peu ou beaucoup de ces pauses,
elle exige que notre esprit
s'occupe exclusivement d'elle,
veut de lui le sacrifice
de tout ce qui vaut moins qu'elle.
Elle veut que l'on prie sur elle dans l'oubli
de tout ce qui est si peu à côté d'elle.

Par Partage 2 octobre 2018 à 17 h 05 Répondre à ce commentaire

Seigneur apprends moi à chercher ton royaume, face aux compromis à la solitude, je me demande ou il est ou même pendant la messe je pense à mon fils à ma voiture que je dois réparer. Apprends moi à ne pas me faire du souci pour demain. Aide moi à lacher prise.

Par LONGCHAMPS Danielle 2 octobre 2018 à 6 h 36 Répondre à ce commentaire

merci frère jocelyn pour vos yeux ouverts qui donnent la vie et l'envie de la transmettre .

Par dominique 1. 2 octobre 2018 à 3 h 03 Répondre à ce commentaire

J'aime ce texte qui nous rappelle que nous nous situons dans le temps. Nous avons à vivre le moment présent, nous en sommes en partie responsable et il est souvent vain de se lamenter sur son passé et de stresser par rapport à l'avenir.
C'est le matin que je peux commencer la journée par une prière de confiance envers Jésus et la terminer par une brève relecture (voir l'aspect comique de la journée) d'action de grâce.
Chez les groupes Al-Anon (familles et amis des alcooliques) les personnes s'engagent de 24h en 24h idem pour les AA. Le reste risque d'être de la "rumination mentale" comme disent les psychologues.
Merci

Par Alain Schuermans 1 octobre 2018 à 22 h 36 Répondre à ce commentaire

Touchon Therese jouir de chaque instant qui nous est donné de vivre et en rechercher toutes la beauté qui en donne la valeur en offrande
merci de nous remettre sur la voie du bonheur de vivre

Par THERESE TOUCHON 1 octobre 2018 à 21 h 03 Répondre à ce commentaire

Ah, merci frère Jocelyn !
Ne plus abandonner en rase campagne les termes que le temps et les pentes molles ont corrompus, délavés voire vidés de leur substance (comme cette malheureuse charité !). Au contraire, réinvestir, par la voix, la plume et le clavier, les champs sémantiques désertés pour retrouver le mot juste !
Et le choix du mot mis à part, le fond de votre méditation est un heureux rappel. (Surtout un lundi !)

Par Xphoros 1 octobre 2018 à 20 h 35 Répondre à ce commentaire

Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d'eux,

et dit: Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux.
Allez savoir pourquoi ce passage me parle , comme celui quand Jésus dit: détruisez ce temple et moi en trois jour je le relèverai .
Puis le royaume de Dieu est au milieu de vous ? Donc chaque jour , il faut simplement
prendre conscience de la grâce de Dieu , merci frère Jocelyn ...Que le Seigneur vous bénisse ...

Par fred 1 octobre 2018 à 17 h 14 Répondre à ce commentaire

Après l’avoir écarté de mon vocabulaire,je l’associe maintenant au verbe réjouir un me permet être dans le présent et l’accueil.
Dominique

Par LONGUEVILLE Dominique 1 octobre 2018 à 16 h 30 Répondre à ce commentaire

Merci frère Jocelyn, de réhabiliter ce pauvre mot qui n’est pas responsable de l’usage que l’on en fait .
Nous ne sommes pas forcément ces hyper consommateurs tous azimuts que notre monde sécrète...
Pour moi il est plutôt lié à la jubilation :
L’instant où je suis pleinement présente et simple devant la vie qui m’offre un évènement , quel qu’il soit, mais où la grâce est donnée d’etre là ... vivante ... présente... vraie ...
En somme un peu comme les petits enfants !!!
La Joie d’ Être !
Ce n’est pas fréquent, mais ....peut mieux faire !!

Par Nicole B 1 octobre 2018 à 16 h 22 Répondre à ce commentaire

Tu as raison, on est toujours dans le passé ou dans le futur, on est rarement dans le moment présent, et c'est cela le bonheur. Remercier pour le temps qui passe, notre bonne santé, notre environnement, nos amis, notre famille,. Demain se soucie à soi-même et hier n'est plus. Etre ouvert avec tous nos sens c'est vivre à 100 % et ne laisser
rien passer de ces précieuses secondes qui nous sont octroyées et dont nous ne
savons pas les limites.

Par FER 1 octobre 2018 à 15 h 38 Répondre à ce commentaire

Je voudrais ajouter que dans toutes ces expressions c'est surtout l'idée de la captation qui me gêne, car contraire à l'idée d'accueil et de don. Merci de m'avoir permis de voir clair en moi. Cordialement.

Par Lorette 1 octobre 2018 à 15 h 24 Répondre à ce commentaire

Les mots ou expressions" jouir","prendre du bon temps", "profiter", "profiter de", la liste n'est pas exhaustive, me font horreur. en ce qu'ils suggèrent, indépendamment d'une connotation sexuelle pour l'un, de capacité d'égoïsme et d'égotisme. Aussi., quand il m'arrive de les employer, je me corrige aussitôt. Par exemple pour "profiter",j'utilise "tirer parti du temps présent" etc....Le verbe "jouir, sauf erreur. n'apparaît pas tel quel dans la bible mais plutôt accompagné de l'article de"dans l'ancien testament, en se référant plutôt à des biens matériels. Jouir des ses biens. Pour moi., je préfère dire" je suis heureuse" devant un beau paysage par exemple tout en remerciant l'auteur de cette beauté. Didier Deschamps a trouvé une belle expression, je trouve: "je savoure" , dit-il souvent, après une victoire. Je trouve cette expression charmante en ce qu'elle a d'incarné et de détaché à la fois. Le mot" jouir me paraît non seulement trop égoïste mais aussi trop possessif. D'ailleurs concernant les relations d'un homme et d'une femme dans la bible on ne parle pas de jouissance mais de co-naissance..Tout un programme... J'avais invité une fois une personne qui m'a dit d'un air extatique "je prends du bon temps". Ça m'a révulsée elle n'en a jamais rien su la pauvre hahaha ha. Bonne journée.

Par Lorette 1 octobre 2018 à 15 h 04 Répondre à ce commentaire

Savourer... n'avez vous pas peur qu'il y ait une connotation de gourmandise?... qui est un vilain péché... aussi vilain que la jouissance!!!....
Arrêtons de salir les mots en leur donnant une connotation négative qu'ils n'ont pas à la base!
Mieux vaut purifier les regards et les pensées que le vocabulaire...
Qu'il est bon de pouvoir jouir de prendre du bon temps et de profiter de la vie, dans l'épaisseur du present!
Mais ce n'est pas tous les jours facile et évident!...

Par & 1 octobre 2018 à 15 h 29

Savourer étymologiquement signifie non seulement avoir le nez fin mais aussi être sage, bien juger. Aucune idée d'appropriation ni de démesure ou d'égoïsme ou de cupidité. Tout le contraire de la gourmandise. Enfin je pense.

Par Lorette 1 octobre 2018 à 17 h 13

La purification du regard et de la pensée, comme vous dites, entraîne nécessairement celle du vocabulaire, car les mots expriment la pensée. Cordialement.

Par Lorette 1 octobre 2018 à 17 h 24

Exact!
D'accord avec vous, c'était un peu de la provoc de ma part, pour dire que jouir, même dans la sexualité, n'a rien de sale, de vilain, de dégradant, c'est quelque chose de sain et saint.
C'est peut-être plus clair et plus "propre" de le dire comme cela, haut et fort, clairement et nettement, sans réserve, sans trouble ni honte...
Une sexualité pleinement épanouie, dans l'amour de deux êtres, et l'union intime de deux corps jusqu'à l'orgasme, (osons le vocabulaire approprié), c'est très pur...

Par & 1 octobre 2018 à 18 h 47

Je n'utiliserai pas le mot jouir, car il est trop galvaudé et nous fait penser à un moment bref. Je préfère dire aimer, apprécier, admirer, profiter, donner, accepter, tout simplement vivre intensément chaque petit moment agréable d'une journée, accueillir chaque visage , chaque regard apprécier le beau, chercher le beau dans chaque petit moment et s'y accrocher pour y repenser lorsqu'un souci vient assombrir notre quotidien.
Bref quelque soit le mot que vous préférez, soyez heureux de plein de petits bonheur à la grâce de Dieu.
Très belle journée à tous.
Blandine

Par CHAUDEY BLANDINE 1 octobre 2018 à 13 h 29 Répondre à ce commentaire

"L'éternité de pacotille..."
Les seuls "vendeurs" d'éternité, de pacotille ou pas (qui suis je pour en juger), sont, pour moi, les religions et autres croyances en une vie au delà de la mort...
Le reste du monde, essaie de "profiter" au mieux de chaque jour qui passe sur terre, et ce n'est pas incompatible avec le respect des autres, des choses, et de certaines valeurs...
"Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés." Car, oui, pleurer fait du bien et apaise, jusqu'à dépasser la peine, par une "alchimie interne et externe" qui pzrfois ne vient ni des choses du monde ni de la compassion des autres....
A chaque jour suffit sa peine. Et même s'il est bon de préparer ce qui peut l'être aujourd'hui pour que demain se passe au mieux, il est inutile de se mettre la rate au court bouillon pour un avenir incertain...
Carpe diem!

Par & 1 octobre 2018 à 11 h 57 Répondre à ce commentaire

merci frere pour votre exhortation de ce 1/10/2018 j espere que jesus seul qui accorde la vraie jouissance dans les hommes surtout la paix, l amour et l 'unité.

Par maboyi 1 octobre 2018 à 11 h 56 Répondre à ce commentaire

Cher frère Jocelyn,
merci pour votre partage un peu canaille…
à propos de la jouissance.
(qui suppose un plaisir intense, nous dit le Larousse).

De Jésus, on disait de Lui de son temps :
Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit,
et l’on dit : “C’est un glouton et un ivrogne,
un ami des publicains et des pécheurs.”
« Mais la sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu’elle fait. »

Je crois modestement que tout est dans la relation.
Être entièrement seul et attentif à ma propre jouissance,
c’est me remplir de moi-même.

Tout ce que l’on répète sur les écrans,
à propos de la jouissance dans l’amour,
est bien trop souvent la recherche obsédante
d’une extase personnelle.

Alors que j’ai tout reçu.
Le premier qui nous a donné, c’est le Père.

Certains soirs lorsqu’au bout du champ qui prolonge mon jardin,
derrière le bois, se couche doucement le soleil,
je me sens rempli d’une paix profonde.
C’est très bienfaisant à la fin d’une journée de travail.
Et lorsque je relie ce que je vois,
à Celui que je ne vois pas,
non seulement je suis toujours aussi heureux,
mais je ne suis plus seul.

Et cette bonne bouteille de vin,
que je pourrais déguster seul, en esthète…
qu’elle est agréable à partager entre amis !

Chers frères Jocelyn,
je crois, comme vous sans doute,
que cette jouissance ne peut vivre et survivre
que lorsqu’elle est partagée
avec le Père, et avec mes frères et sœurs.

Bonne journée à tous, vraiment.

Par Paul (Belgique) 1 octobre 2018 à 10 h 45 Répondre à ce commentaire

Merci Paul!

Par Binome 1 octobre 2018 à 14 h 47

Le repos contemplatif au coeur de toutes les actions, toutes les agitations existentielles et cela jusqu'au moindre mouvement de pensée, d'émotion, de désir, de volonté. C'est le coeur de notre spiritualité chrétienne.. Le 7ème jour est le jour central, celui du repos contemplatif. Il mérite à être vécu au coeur de tous les jours, de s'y ancrer à chaque instant.. C'est ce qui fait toute la différence au long des épreuves existentielles et permet de les vivre en toute sainteté. Marie pleine de grâce, est pleine de grâce même et surtout à travers les épreuves existentielles les plus contrariantes depuis sa condition dramatique de fille mère risquant la lapidation, jusqu'à celle d'assister au calvaire de son fils. Ironie du destin, c'est par la pratique du zen soto, l'assise contemplative que j'ai appris à apprivoiser ce centrage existentiel en Dieu. Sans cette aptitude au repos contemplatif central, je crois que l'existence humaine serait un enfer permanent.

Par Christian 1 octobre 2018 à 10 h 34 Répondre à ce commentaire

Merci.

Par Marie-Claude 1 octobre 2018 à 10 h 28 Répondre à ce commentaire

Jouir ,ce mot a une connotation sexuelle,donc il n'est pas utilisé a sa juste valeur .
Jouir de l'instant présent ,c'est a dire des odeurs, des humeurs, des sourires ,des gouts en bouche ou en oreilles, de la nature etc ,c'est heureux pour celui qui peut jouir .
Merci ,bonne journée

Par jnc 1 octobre 2018 à 10 h 25 Répondre à ce commentaire

Jouir du Jour que Dieu nous a donné: le Royaume Merci Seigneur,
Faire confiance donc
MERCI

Par Delon Colette 1 octobre 2018 à 10 h 17 Répondre à ce commentaire

Merci frère Jocelyn c'est une grande grâce pour moi pour commencer cette journée aussi la semaine; puis-je un jour jouir du présent sans me faire de soucis, c'est ce qui m'arrive en ce moment même. Que dieu m'aide à accueillir à bras ouvert cette jouissance
sans me soucier du futur ni du passé , pour jouir jour après jour l'instant présent.

Par Granville Mireille 1 octobre 2018 à 9 h 55 Répondre à ce commentaire

J'ai aimé la définition de la jouissance liée au temps présent
J'ai réfléchi sur le passage de la jouissance à l’accueil
Par contre je trouve plus acrobatique le passage de la jouissance à la béatitude
Peut être que je suis trop peu accueillant...
Merci pour cette reflexion

Par Patrick 1 octobre 2018 à 9 h 52 Répondre à ce commentaire

Merci Jocelyn pour cette belle méditation qui renouvelle le sens de ce mot"jouissance"
oui il faut regarder, écouter et profiter de toutes les occasions pour remercier et être heureux.

Par charlet 1 octobre 2018 à 9 h 36 Répondre à ce commentaire

Je vous remerci infiniment pour cette méditation.J’appartiens à cette majorité que vous citez qui vit dans le tumulte des pensées en tous sens et qui perd tellement la jouissance du moment présent.Ce passage de l’Evangile est pourtant celui que je me répète sans cesse car je suis parfaitement consciente de ce que je vis ou plutôt de la manière dont je vis.Que le Seigneur nous bénisse.Votre méditation est une grâce et un cadeau pour bien démarrer cette semaine et ce mois d’octobre.

Par Smets 1 octobre 2018 à 8 h 42 Répondre à ce commentaire

Quel appel à une délicieuse journée,fr Jocelyn!savourer le jour que Dieu nous offre!à80 ans,je me souviens de ce cathechisme empreimt de dolorisme ,de sévérité et de renoncement .Merci à vous de nous rappeler la joie d'aimer Dieu,les autres ,et "ce jour que fis les Seigneur!"

Par Annie2 1 octobre 2018 à 8 h 24 Répondre à ce commentaire

Demain... Il est des jours qui se dressent comme des montagnes sur notre horizon. Des montagnes, parfois écrasantes, dont l'ombre porte sur le jour présent. Faut-il, pour être présent au présent, vivre avec des ornières, dans un "je vais bien, tout va bien" illusoire qui refuse de voir, d'acquiescer la peine du moment? Car c'est bien de peine que Jésus parle en ces versets. De peine déjà que Dieu parlait au commencement : "Je multiplierai les peines de tes grossesses", disait Dieu à la femme ; "A force de peines tu tireras subsistance [du sol] tous les jours de ta vie" à l'homme (Gn3,16-17).
Et pourtant c'est bien dans cette réalité-là que vient le don, car c'est bien aussi de don que Jésus parle là, de tout ce qui est donné "par surcroît" : en plus, inattendu, miraculeux de beauté, de joie. Qui vient comme un soleil éclairer l'instant, lui donner cette consistance, cette "épaisseur" du temps dont vous parlez si bien fr Jocelyn. De ces instants où l'on sait que la réalité, le vrai, est là, sans rien occulter, sans rien oublier pour autant.
"Leur plus grand nombre n'est que peine et misère" dit le psaume 89 de nos années. "Apprends-nous la vraie mesure de nos jours" dit-il encore, "Fais connaître ton œuvre à tes serviteurs et ta splendeur à leurs fils. Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu!" Elle est là la douceur, en ce présent où nous le laissons nous nourrir, le laissons ouvrir nos yeux. Le laissons nous aimer, simplement.
Merci fr Jocelyn. Avec ma prière.

Par Audrey 1 octobre 2018 à 7 h 41 Répondre à ce commentaire

Je m'aperçois ce soir que mon cerveau fatigué pensant "œillères" a écrit "ornières" ce matin, mais c'est bien "œillères" qu'il faut lire dans la seconde phrase : "faut-il, pour être présent au présent, vivre avec des œillères ?" Ce qui est bien une ornière, quand on y pense, mais là n'est pas la question!
Encore merci fr Jocelyn pour votre méditation qui m'a emmenée sur ces chemins dans la Bible, et belle soirée à tous!

Par Audrey 1 octobre 2018 à 22 h 16

La Prière de Sainte Thérèse d'Avila « Le Seigneur ne nous demande que deux choses : l'amour de Dieu et l'amour du prochain » :

« À nous, le Seigneur ne demande que deux choses : l'amour de Dieu et l'amour du prochain. Aimons-nous Dieu ? Nous ne pouvons le savoir, quoiqu'il y ait cependant de grands signes pour en juger. Mais pour ce qui est de reconnaître si nous aimons le prochain, oui, nous le pouvons. Soyez-en certaines, autant vous aurez fait de progrès dans l'amour du prochain, autant vous en aurez fait dans l'amour de Dieu. L'amour que notre Seigneur nous porte est si grand, qu'en récompense de celui que nous avons pour le prochain, il fait croître de mille manières celui que nous avons pour Lui-même : je n'ai aucun doute là-dessus. Puisque la chose est pour nous d'une si grande importance, essayons de bien voir où nous en sommes, et cela jusque dans les plus petites choses, et puis, ne faisons aucun cas de certaines idées - très grandes - qui se présentent à nous en foule dans la prière, sur tout ce que nous proposons de faire et d'entreprendre en faveur du prochain et pour le salut d'une seule âme. Si nos œuvres n'y répondent pas, il est à croire que tout cela restera sans effet. Ainsi soit-il. »

Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582)

Par Partage 1 octobre 2018 à 7 h 28 Répondre à ce commentaire

Merci Fr. Jocelyn, pour ce texte superbe en explication et acceptation de ce terme quelque peu malmené, par son incompréhension, qui écorche les oreilles.
Aimer, est plus probant.

Prière de ce jour,
Bonne journée.

Par craqueline 1 octobre 2018 à 7 h 01 Répondre à ce commentaire

"Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.". A première vue, je ne voyais pas bien le lien entre cette parole et le commentaire. Merci frère Jocelyne de la lumière offerte à notre méditation. cet éclairage me fait comprendre l'épaisseur de notre vie de chaque instant puisée en Jésus incarné - dans sa relation aux autres et à son temps. Et aussi c'est une invitation à regarder la vie des saints dans leur manière, en leur temps, de faire advenir le Royaume.
Le chômage, ou même la vie spirituelle au ralenti, n'existe pas. Mais ce n'est pas facile! car la vision du Royaume est si différente d'une personne ou d'une communauté à l'autre, avec nos yeux d'humains et quand le voile s'installe sur le regard... on a parfois vite fait de glisser vers la vision terrestre où l'attraction est plus facile dans l'immédiat.

Par C Girot 1 octobre 2018 à 6 h 00 Répondre à ce commentaire
voir tous les commentaires

Souhaitez-vous lancer le player audio ?